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L'historique de la commune

Depuis des temps très anciens, l’industrie du fer a laissé ses empreintes sur la commune. On les retrouve au travers de nombreux toponymes comme le Marteau, le Grand marteau, Ferriol, le Martineau où encore la Ferrière. Le nom de ce hameau, «Las Ferreras» en 1109, est né du moulin installé sur la dérivation du ruisseau, et mentionné dès le XIème siècle dans le cartulaire de l'abbaye royale de Notre-Dame de Saintes (1). Il est ainsi possible d’attester que sur cette partie sud du Bergeracois, il y avait là, depuis des temps très reculés, du minerai, et très certainement de nombreuses forges. 

Un passé riche d’histoire :
A l’origine, deux anciennes paroisses, Gageac et Rouillac forment cette commune. La première remonte à une haute antiquité. Son nom est dérivé du radical Gau qui, en sanscrit, renvoie à l’idée d’un terrain boisé, d’une forêt (2). Sur le plan toponymique Gageac provient d’un nom de personne Gallo-Roman «Gaius», bien attesté comme prénom, et connu également sous la forme plus ancienne «Caius» chez les romains (3).

Sur le plan purement historique, les documents d'archives rapportent qu’au XIIème siècle, Gageac était le siège d’un archiprêtré comprenant cinquante trois paroisses. Il s’étendait sur un territoire assez large qui comprenait tout le bassin de la Gardonnette et la partie inférieure du Dropt périgourdin. L’archiprêtré appartenait à un membre du chapitre de Périgueux, et la paroisse était à la collation de l’évêque. Vers 1225, le siège de l’archiprêtré quitte Gageac et se trouve transféré à Flaugeac. Boisserie de Masmontet attribue ce transfert à la destruction du château ancien au cours des guerres opposant Louis VIII à Henry III d’Angleterre (4). En 1251, le seigneur de Bergerac, Hélie Rudel le Vieux, fait état dans son testament de «terres à Gageac» (5), ce qui implique à l’époque l’appartenance de ce territoire à l’immense seigneurie de Bergerac. Ces mêmes terres vont passer ensuite à Elie Rudel le jeune, puis, à la mort de ce dernier en 1254, à sa fille Marguerite de Turenne, épouse du sire Renaud III de Pons. Peu avant 1336, Arnaud II de Durfort, fidèle allié du roi d’Angleterre, fait entrer les terres de Gageac dans son patrimoine devenant ainsi le premier seigneur des lieux. Désormais séparée de Rouillac par le ruisseau la Gardonnette, la seigneurie de Gageac va prendre le titre de haute, moyenne, et basse justice. Ce n’est qu’en 1827, bien après la Révolution, que les deux paroisses se verront annexées pour former la commune de Gageac et Rouillac (6).

1 - Abbé GRASILLIER - Cartulaires inédits de Saintonge - Cartulaire de l'abbaye royale de Notre Dame de Saintes - Niort - 1871 - charte 136.
2 - Notes historiques sur les communes du canton de Sigoulès - Dordogne - C. Lacour - Editeur - 2007 - p 35 et suivantes.
3 - TANET Chantal et HORDE Tristan - Dictionnaire des noms de lieux du Périgord - Editions Fanlac - Périgueux - 1994 - P 163 et 164.
4 - BOISSERIE DE MASMONTET - Monographie du Canton de Sigoulès - Ex traité de l’histoire de l’arrondissement de Bergerac - Editions Chritophe Lafont  - 1985.
5 - B.S.H.A.P - t. XIII - pp 384 à 387 - Testament de Rudel le vieux, et  t. XV – p  94 à 105.  
6 - La Dordogne des 557 communes - Editions Delattre - 2009 - p 83.